Musique Baroque

Une saison baroque à Radio France
Le mot baroque, on le sait, vient du portugais barroco, qui signifie « perle irrégulière ». Quelque chose de poli et de rond mais qui, par sa forme, échappe aux canons. Extase, vertige, ornementation proliférante, telles sont les vertus de l’art baroque. En musique, c’est tout autre chose. La musique qu’on appelle aujourd’hui baroque a longtemps été qualifiée d’ancienne. C’est vers 1970, quand certains musiciens se sont dit qu’il était impossible de jouer Cavalli et Bruckner sur les mêmes instruments, qu’on s’est mis à parler de musique baroque : la musique baroque est donc la musique ancienne quand elle est jouée sur instruments d’époque, avec bien sûr la disposition, les coups d’archet, etc., qu’on pratiquait au XVIIe ou au XVIIIe siècle.
La musique baroque à Radio France, cette saison comme les précédentes, est illustrée de différentes manières : le Poème Harmonique vient célébrer l’année Molière en présentant des extraits d’opéras-ballets conçus avec Lully, l’Orchestre Pulcinella vient jouer des cantates de Bach, l’ensemble Correspondances interprète le Te Deum de Charpentier, Le Consort consacre trois concerts à Vivaldi.
Les forces musicales de Radio France sont aussi de la partie : le Chœur et l’Orchestre National abordent l’Oratorio de Noël de Bach, l’Orchestre Philharmonique joue L’Art de la fugue et des concertos de Bach.
Et bien sûr on n’oubliera pas les récitals d’orgue donnés sur le magnifique instrument de l’Auditorium, où le grand Jean-Sébastien Bach est toujours chez lui.
C’est dire que les conflits d’autrefois n’ont plus cours : les interprètes, aujourd’hui, d’où qu’ils viennent, ont entendu la leçon des baroqueux, ils ont réfléchi au son et au style de leurs instruments. Et ont fait de la musique baroque le répertoire le plus contemporain qui soit.