Au pupitre, Emmanuel Krivine
QUELQUES MOTS DE PRÉSENTATION pour ceux qui ne connaîtraient pas Emmanuel Krivine. D’origine russe par son père et polonaise par sa mère, Emmanuel Krivine est né à Grenoble en 1947. Il aborde très jeune la carrière de violoniste, est Premier prix du Conservatoire de Paris à seize ans, puis pensionnaire de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, et étudie avec Henryk Szeryng et Yehudi Menuhin. À partir de 1965, après une rencontre essentielle avec Karl Böhm, il se consacre peu à peu à la direction d’orchestre. De 1976 à 1983, il est chef invité permanent du Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France nouvellement créé. De 1987 à 2000, le voici directeur musical de l’Orchestre National de Lyon. Il est aussi à la tête de l’Orchestre Français des Jeunes durant onze années.
2001 marque le début d’une collaboration fructueuse avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg dont il devient le directeur musical à partir de la saison 2006-2007. Parallèlement à ses activités de chef titulaire, Emmanuel Krivine est régulièrement invité par les orchestres les plus prestigieux à travers le monde.
Mais c’est en 2004 qu’a lieu son initiative la plus intéressante : il fonde cette année-là un ensemble de musiciens européens qui jouent sur instruments d’époque, un « phalanstère itinérant » comme on a pu l’appeler : la Chambre Philharmonique. La notion de groupe soudé, exaltant l’intimité des œuvres et, d’autre part, le désir de voir et d’entendre grand, sont présents dans cet intitulé qui n’a rien d’oxymorique. Il se consacre ainsi à la découverte et à l’interprétation d’un répertoire allant du XVIIIe siècle à la musique d’aujourd’hui sur les instruments appropriés à l’œuvre et son époque, comme le font par ailleurs des chefs comme François-Xavier Roth ou Jos van Immerseel.
Florian Héro
Emmanuel Krivine au disque : avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (Timpani), il a consacré des enregistrements à Guy Ropartz (La chasse du prince Arthur, Quatre Odelettes, La Cloche des morts, Quatre Poèmes, etc.), à Vincent d’Indy (Poème des rivages, Diptyque méditerranéen, etc.) et à Debussy (les œuvres pour orchestre). Avec la Chambre Philharmonique (Naïve), il a enregistré Mozart (Messe en ut mineur), Mendelssohn (Symphonies « Italienne » et « Réformation »), Dvorak (Symphonie du « Nouveau Monde ») et Beethoven (intégrale des symphonies).