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Une salle à découvrir

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Le Rudolfinum de Prague

Publié le lun 15/04/2024 - 15:00
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Praha Rudolfinum - Photo : DR
Praha Rudolfinum - Photo : DR

 

Dans le cadre du Festival du Printemps de Prague, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et son directeur musical Mikko Franck se rendent dans la capitale tchèque pour un concert au Rudolfinum, le 27 mai. 

Le Rudolfinum accueille les concerts du Printemps de Prague, festival né en 1946. Cette année-là, la magnifique salle de concerts retrouve (enfin) son public après des décennies. Effectivement, entre 1918 et 1946, elle est aux mains de l’État pendant et entre les deux guerres mondiales. Elle sert alors d’infirmerie, de siège de la Chambre des députés de la Première République tchécoslovaque, d’administration allemande sous l’occupation, et propose des concerts pour les nazis par l’Orchestre philharmonique allemand… 

Retour, donc, en 1946, une fois la Seconde Guerre Mondiale terminée : le public revient et peut célébrer le cinquantième anniversaire de l’Orchestre philharmonique Tchèque. 

 

Le Rudolfinum, du nom du Prince Rodolphe 

La première pierre du Rudolfinum est posée en 1876. Les travaux, menés par les architectes Josef Zítek et Josef Schulz, durent neuf ans. Tous deux sont lauréats d'un concours d'architecture soutenu par la Caisse d'épargne de Bohême, la plus ancienne institution financière du Royaume de Bohême. Rodolphe, le prince héritier d’Autriche-Hongrie, inaugure les lieux le 7 février 1885. Sur les bords de la Moldau, non loin du Musée des arts et métiers et du Conservatoire de Prague, le Rudolfinum domine la large place Jan Palach. L'édifice néo-renaissance, conçu comme un temple de la beauté, a alors apporté à la ville la grande salle de concerts qui manquait et de splendides espaces d’exposition. Il est baptisé ainsi en l'honneur du prince Rodolphe de Habsbourg, héros tragique de Mayerling (il est retrouvé mort en 1889 dans son pavillon de chasse à Mayerling). 

Aujourd’hui, le Rudolfinum abrite plusieurs lieux de concerts, mais aussi des salons musicaux, des lieux de répétition et la Galerie Rudolfinum (avec expositions d’art contemporain). Les principaux concerts ont lieu salle Suk (192 places) pour la musique de chambre, et salle Dvořák (1148 places) qui accueille les formations symphoniques. C’est cette dernière, aux imposantes et élégantes colonnes corinthiennes disposées en hémicycle, qui accueille l’un de nos orchestres-maison le 27 mai. Avec sa belle hauteur, sa profondeur, ses balcons et son plafond conique coloré au lustre majestueux, l’acoustique y est exceptionnelle. 

 

193 ans d’une salle mythique en quelques dates 

À son retour des États-Unis, où il était directeur du Conservatoire de New York, Dvořák y dirige sa Symphonie n°9 « du Nouveau Monde », lors du premier concert public de l’Orchestre philharmonique tchèque, le 4 janvier 1896. En 1975, l’orgue originel Sauer est remplacé et construit par la société Krieger-Kloss. En 1989, après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du système communiste, a lieu la Révolution de Velours, grand mouvement pacifiste qui mène à l’avènement de la démocratie. De gros bouleversements sont vécus dans la ville et d’importants travaux débutent. Le Rudolfinum rouvre en 1992. Depuis 1994, la Société tchèque de musique de chambre (fondée cent ans plus tôt) fait partie intégrante de la programmation de l’Orchestre philharmonique tchèque. Depuis les années 2000, le Rudolfinum s’est adapté aux besoins et à l’offre technologiques : concerts filmés, modernisation de l’éclairage, meilleure acoustique, amélioration du système d’économie d’énergie. En 2015, le Suk Hall subit d’importants travaux d’acoustique et d’aménagement pour accueillir le public, avec possibilité de moduler l’emplacement des sièges. 

 

Un concert franco-tchèque pour célébrer le Printemps (de Prague !) 

Le Festival du Printemps de Prague invite l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck avec le violoniste Amaury Coeytaux (ancien premier violon solo de la phalange et aujourd’hui premier violon du Quatuor Modigliani) pour un concert liant la France et la République tchèque. Au programme : l’imposante Ouverture n°2 de Louise Farrenc (un grand nombre de cuivres !), le Concerto pour violon « Sanctuaires aux abysses des grottes ornées » en création mondiale composée pour l’occasion par le Tchèque Kryštof Mařatka (né en 1972), et deux œuvres de Maurice Ravel : sa Valse et la Suite n°2 de Daphnis et Chloé.  

Et n’hésitez pas à vous attabler au charmant Café Rudolfinum, vous y sentirez l’âme bohémienne de la Moldau non loin de là, et vous aurez une vue impressionnante sur le cimetière juif de la ville. 

Gabrielle Oliveira Guyon 

Amaury Coeytaux

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27 mai