Quand le jeune Mozart s’éprenait de Melle Jeunehomme

Lundi 12 octobre 2015
Quand le jeune Mozart s’éprenait de Melle Jeunehomme | Maison de la Radio et de la Musique
Le Neuvième concerto pour piano et orchestre de Mozart ouvre une ère nouvelle. Il est vrai qu’il a été écrit par un compositeur plein de fougue qui venait de s’éprendre d’une jeune virtuose baptisée Melle Jeunehomme. Elisabeth Leonskaja nous l’offre le 17 octobre, avec l’Orchestre Philharmonique, lors d’un concert où figurent également deux œuvres de musique de chambre avec piano de Mozart.

IL A VINGT ET UN ANS le 27 janvier 1777, période où naît son Neuvième concerto pour piano. Mais c’est en pensant à une jeune pianiste dont il se serait épris que Mozart baptise l’œuvre « Jeunehomme ». Il faut qu’elle fût virtuose, car à cette occasion, il eut le loisir d’allier tout son talent de pianiste à son talent de compositeur. La partition, qui fut finalement créée par Mozart à Munich le 4 octobre 1777, se distingue tant par son exigence technique que par son originalité formelle.
 
Il était de bon ton, à l’époque, d’écrire dans une forme de concerto dite « galante », à l’intention du public des « académies » viennoises. Pour Mozart, elle représentait une autre manière de gagner sa vie, après une période où il avait composé au service de grands aristocrates. Mais le jeune compositeur, tout soupirant qu’il fût, ne voulut en épouser la forme conventionnelle. Ici, Mozart ne cherche plus à plaire au public. Il abandonne le langage galant, sage et mesuré, et dépasse largement les vingt minutes du concerto traditionnel. Au point que l’éditeur parisien Sieber empêcha la publication du neuvième, pour son potentiel commercial jugé insuffisant.
 
Le Concerto « Jeunehomme » dépasse tous les cadres connus à l’époque. C’est le premier exemple de concerto où soliste et orchestre dialoguent continûment de cette façon – qui annonce en cela le Quintette K 452 et du Quatuor K 478, tous deux avec piano*. Chose inhabituelle dans le genre, le piano entre d’emblée, sans introduction orchestrale. Il n’est par caractérisé par un thème propre, contrairement à la coutume : il est immédiatement intégré à la trame musicale. Un motif se dessine, mais dont le compositeur explore les variations plutôt que d’en inventer plusieurs à la suite (autre nouveauté). L’Andantino en ut est suivi d’un Rondo riche en inventivité. La structure harmonique est inattendue. La construction, particulièrement riche, inclut un menuet à trois temps. Le thème (repris quatorze ans plus tard comme leitmotiv de Monostatos) est traité en quatre variations. Autant d’innovations qui font aujourd’hui commenter le Concerto « Jeunehomme » comme une rupture dans l’histoire du genre et une préfiguration des concertos romantiques.
 
Louis Gohin
 
* Et tous deux au programme, également, du concert du 17 octobre.
 
Le concert du 17 octobre sera diffusé ultérieurement sur France Musique.
 
 

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