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Prison camp, Zossen -- exercise
Prison camp, Zossen -- exercise
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Même morts nous chantons - Recorded Songs don't ever die

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Contenu

Cent ans plus tard, cette séance de Cinéma pour les oreilles nous mène sur les traces de prisonniers dont les voix furent captées et gravées sur des disques Shellac pendant la Grande Guerre en Allemagne. Marie Guérin réitère des expériences sonores autour du Lautarchiv, cette collection fascinante, regroupant à Berlin, plus de 2500 voix de prisonniers.
La Grande Guerre a été non seulement filmée, photographiée mais aussi enregistrée.
En 1915, le linguiste allemand Wilhelm Doegen  qui voulait collectionner les voix du monde entier, associe ses recherches à l'industrie phonographique en plein essor. Il signe un contrat, en décembre, avec Odéon sur un programme d'études linguistiques. Des techniciens d’Odéon et des scientifiques l'accompagnent pour réaliser des enregistrements dans des camps de prisonniers de guerre en Allemagne. C'est le début de la Commission phonographique prussienne qui rassemble une collection très troublante de plus de 2500 disques en gomme-laque :  on y trouve des enregistrements de voix et de chants de prisonniers en près de 250 langues dont plusieurs langues de France.
Cent ans plus tard, que nous raconte cette collection de disques Shellac ?

PREMIÈRE PARTIE (50 minutes)
 
Même morts nous chantons - Recorded Songs don't ever die – Marie Guérin et Céline Ters
Pièce radiophonique diffusée dans Creation on Air sur France Culture le 4 octobre 2017.
 
Mise en ondes de la vie de Charles Gueugnier, prisonnier en Allemagne à partir de ses Carnets de captivité.
A Césaré (Reims), à l'Abbaye de Noirlac puis au Studio für Elektroakustiche Musik (Berlin), Marie Guérin part à la recherche de l'écho que produit ces archives réinjectées dans des magnétophones, ces « machines à fantômes » (Gilles Deleuze). Au cours de la pièce, elle élabore sa réponse aux soldats faits prisonniers et enregistrés dans les camps en Allemagne.
 
Production déléguée : Marie Guérin
Réalisation : Céline Ters
Prise de son : Olivier Dupré
Mixage : Alain Joubert
Sonorisation et spatialisation : Pierric Charles
Documentaliste : Romain Couturier

D’après "Les Carnets de Captivité" de Charles Gueugnier, traduits par Annika Erichsen et la collection de 78 tours issue du Lautarchiv à Berlin.
Avec les voix de : Benjamin Gazzeri, Jana Klein, Susann Vogel, Karsten Lichau, Pauline Nozière
Merci à Luc Elmlinger et Marcus Gammel
Soutiens : Université Humboldt (Lautarchiv), Césaré – Centre de création musicale, Abbaye de Noirlac, Deutschlandfunk Kultur
En coproduction avec le Studio für Elektroakustische Musik der Akademie der Künste.                                           
 
DEUXIEME PARTIE (40 minutes)
 
Même morts nous chantons - Recorded Songs don't ever die - Marie Guérin

Récit sonore live
Une commande de l'Ambassade de France en Allemagne  avec le soutien de l’Institut français d’Allemagne et de la Mission du Centenaire.
Création sonore : Marie Guérin
Création lumière et dispositif scénique : Maël Teillant
Regard extérieur : Anne Kropotkine
Production : Micro-sillons 2018

"Je fais de la musique électronique, cette musique dite de support, qui naquit quelques décennies après les premiers enregistrements sonores. Je travaille depuis des années sur la notion de banques de sons et d’archivage. Guidée par cet intérêt pour les premiers collecteurs, je découvre à l’Université Humboldt à Berlin le fonds du Lautarchiv : des prisonniers de la Première Guerre mondiale sont enregistrés chantant une chanson de leur pays dans leur langue natale lors d'une expérience dirigée par le linguiste Wilhelm Doegen, qui avait l'ambition de produire notamment des méthodes de langue pour l'industrie phonographique. J'écoute une chanson algérienne. J'écoute une chanson tunisienne... 2... 3... Puis, parmi cette étrange « revue musicale », je découvre la langue de mes aïeux : le breton. Ce sera là ma matière première pour une série d'oeuvres sonores, une variation d'expériences sonores, une répétition intitulée Même Morts nous chantons .
Comment puis-je cent ans plus tard me réapproprier ces chansons du monde entier ? Comment s'emparer de l'enregistrement du chercheur pour recomposer une musique du 21ème siècle ? Que faire de ces traces ? Que deviennent ces traces dans le temps ? Peut-on les suivre ? Et où nous mènent-elles ? Je pars donc sur les traces de ces archives. Un dialogue naît entre les enregistrements historiques et les manipulations électroacoustiques, quasi alchimiques de ces voix. Je pars à la recherche de l'écho que produisent ces archives réinjectées sur un disque vinyle gravé pour l'occasion par Radio France et son Département Production Studio. Je cherche à reproduire ces « migra-sons », les échos de leur exil, de leur migration. Je les fais résonner jusqu'à ce qu'ils deviennent contemporains."

Marie Guérin
Merci à Hervé Bouley, à Arnaud Chappatte et au département Production Studio de Radio France.

Soutiens : Université Humboldt – Lautarchiv (Berlin), Césaré – Centre de création musicale (Reims), Haus der Kulturen der Welt – HKW (Berlin), Deutschlandfunk Kultur, Radio France. En coproduction avec le Studio für Elektroakustiche Musik – Akademie der Künste (Berlin)

Cette Création de France Culture est sonorisée grâce à la technologie Sonic Emotion, basée sur la Wave Field Synthesis. Elle permet une diffusion sonore spatialisée pour un confort d'écoute inédit. La technique de mixage permet la multiplication des objets sonores dans l'espace. C'est l'un des développements menés dans le cadre du projet Edison 3D financé par l'ANR, dont Radio France est partenaire.

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