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Exposition Galaxie Schaeffer

Homme de radio, de télévision, musicien, homme de relais et homme de doute, écrivain, dramaturge et philosophe, chercheur avant tout…, Pierre Schaeffer (1910-1995) a marqué son époque par une vision novatrice et anticipatrice des interactions entre science, médias et art. Son œuvre multiple continue d’inspirer les chercheurs et les contemporains en quête d’une compréhension unifiée du monde. Il a annoncé l’ère des « Arts de l’enregistrement » - ce qu’il appelait les arts relais - le cinéma, la radio, la télévision et aujourd’hui Internet - qui ont provoqué une mue fondamentale des valeurs sociales et des modes d’expressions.

Voulue par Radio France, cette exposition qui lui rend hommage marque un double anniversaire : les 30 ans de sa disparition (19 août 1995), et les 50 ans de l’INA qu’il a contribué à créer en 1975. Elle se présente sous la forme d’une fresque visuelle et sonore de 40 m imaginée par Jean-Loup Graton et Marc Jacquin grâce à de nombreux extraits audio et audiovisuels tirés des archives de l’INA, des collections de la famille Schaeffer et d’autres sources institutionnelles. Elle retrace la vie et l’activité du musicien-inventeur et théoricien des médias, depuis ses débuts professionnels en 1936 dans une radio sous équipée et peu maitresse de ses moyens d’expression, jusqu’à la grande époque du Service de la Recherche de l’ORTF et à la création de l’INA qu’il suscita.

Parsemée d’écrans et de sources sonores, elle propose aux visiteurs de la Maison de la radio et de la musique, de découvrir sa trajectoire unique dans un siècle qui vit naître les « mass-médias » et préfigura les « réseaux sociaux ». Susceptible de plusieurs vitesses de lecture, elle se parcourt d’un pas rapide ou lent, mais de préférence casque sur les oreilles. Elle restitue les multiples rebonds d’une quête de sens progressivement étendue aux images et d’une façon plus générale aux systèmes de communication. Elle narre la « révolution musicale » dont il fut l’initiateur autant que le théoricien inventif et souvent critique. Elle tente de rappeler les différentes facettes de l’inventeur prolifique et penseur critique de la modernité médiatique. Elle évoque le bâtisseur d’institutions « impossibles et nécessaires ». Elle rappelle l’ambition d’excellence artistique au fondement du service public de la radio et de la télévision dont sa génération, celle de la Résistance, a jeté les bases.

Elle ne prétend pas épuiser son sujet, tant il est vaste. Sa forme composite, croisant écrits, visuels, audio et audiovisuels, s’ajuste à la complexité de son auteur en permettant d’entrevoir des facettes moins connues, comme celle du romancier.