Henri Dutilleux, une traversée musicale
À l'occasion du centenaire de sa naissance, le 22 janvier 2016, Radio France rend hommage à l'homme et au musicien.

Une occasion de célébrer à la fois un homme qui se partageait entre l’Île Saint-Louis et sa maison des bords de Loire, et un musicien qui fut très vite considéré, en France comme aux États-Unis ou au Japon, comme un classique du XXe siècle.
Henri Dutilleux a passé vingt ans de sa vie, de 1944 à 1963, à la tête du service des illustrations musicales de la radiodiffusion française. Il a ainsi noué un lien indéfectible avec la radio, qui en retour a créé nombre de ses œuvres maîtresses. L’Orchestre National, en particulier, de la Première Symphonie, en 1951, à cette œuvre ultime qu’est Le Temps l’horloge, en 2009, a fidèlement accompagné l’itinéraire créateur du musicien.
Avec son foulard noué autour du cou, sa courtoisie naturelle et la bienveillance de son regard, Henri Dutilleux acquit très vite une image de sage de la musique.
Une sagesse qui le poussait à récuser les chapelles, les polémiques, les positions idéologiques : « Je suis, par tendance naturelle, généralement ennemi des groupements quels qu’ils soient ; je refuserai toute appartenance à l’un d’entre eux ».
Né en 1916, mort en 2013, Dutilleux a parcouru un siècle de création sans jamais trahir son esthétique faite d’équilibre et de clarté. Farouchement attaché à son indépendance, il s’est réfugié dans son œuvre, qui lui ressemble : singulière, pudique, imprévue. « Je pense qu’un artiste peut vivre en solitaire même s’il doit rester perméable à ce qui se passe autour de lui ; perméable, certes, mais invulnérable », disait-il volontiers.
Il a pratiqué l’art de la composition musicale comme un artisanat, ciselant jusqu’à la perfection chacune de ses partitions nouvelles. Le sens de la couleur et la concision de la forme font l’élégance de sa musique.
Dutilleux s’inscrit par ailleurs dans une lignée d’artistes : son père était libraire-imprimeur à Douai et violoniste amateur, sa mère pianiste amateur; son grand-père maternel, Julien Koszul, dirigea le conservatoire de Roubaix; l’un de ses ancêtres, le peintre Constant Dutilleux, ami de Corot, fut l’un des exécuteurs testamentaires de Delacroix.
De Douai à Paris, de la radio à la radio en passant par la conquête de l’orchestre, de la voix et des grandes formes musicales, cette exposition-promenade nous convie à la rencontre d’un homme et d’un artiste qui se concentra sur l’essentiel : la musique.
Conception : Christian Wasselin
En partenariat avec l'INA, les archives du Musée de Radio France
Remerciements à Yves Mestre et à Claude Desmaret
Outre les concerts des 7 janvier, 21 janvier et 5 février (à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique), la projection de deux documentaires sur Henri Dutilleux a été programmée au studio 106 de la Maison de la Radio et de la Musique :
► 21 janvier - 18h : A portée de voix de Michel Van Zele, réalisé en 2004 et diffusé sur Arte ;
► 5 février - 18h Le temps suspendu écrit par Leslie Gayot et Stéphane Loison, réalisé par Stéphane Loison en 2008.
Réserver
L'APPLI
L'application Maison de la Radio et de la Musique - Henri Dutilleux propose une visite virtuelle qui rassemble, sous forme de thématiques des photographies, des manuscrits, des partitions et des extraits d'archives d'émissions radiophoniques qui brossent le portrait du célèbre compositeur du XXème siècle.
► Disponible sur AppStore et GooglePlay.
ALLER PLUS LOIN
► Les rendez-vous avec Henri Dutilleux sur France Musique
► À lire : La fière humilité d'Henri Dutilleux
Pour aller plus loin dans la vie et l'œuvre de Dutilleux, nous vous proposons trois magnifiques archives : l'intégralité de trois émissions diffusées sur France Culture et sur France Musique :
► Le Rythme et la raison de Christian Rosset pour France Culture
► Le bon plaisir de Martine Cadieu pour France Culture
► Mémoire retrouvée de Jean-Paul Quennesson pour France Musique