Berlioz, Chopin, Zemlinsky

Quand Berlioz et Chopin sont bien connus du grand public, c'est moins le cas pour le compositeur autrichien Alexander von Zemlinsky.
Le drame d’Alexander Zemlinsky fut de voir Alma Schindler, qu’il aimait follement, épouser en 1902 le compositeur et chef d’orchestre Gustav Mahler.
C’est dans La Petite Sirène, dit-on, que Zemlinsky chercha à exorciser son chagrin, en s’identifiant à la Sirène repoussée par le Prince. L’oeuvre suit la narration d’Andersen : évocation du royaume du Roi de la mer, tempête et chute du Prince dans l’eau au cours d’une traversée, sauvetage du Prince par la Petite Sirène, transformation de la Sirène en femme par la Sorcière, absence d’amour du Prince qui se marie avec une autre, mort de la Sirène.
D’une écriture post-romantique proche de Richard Strauss, la partition fonctionne sur le principe des motifs. La Petite Sirène eut un destin curieux. Zemlinsky rangea la partition après la création et la troisième partie de l’oeuvre, perdue, ne fut retrouvée qu’en 1981.
La déception sentimentale de Zemlinsky ne fut pas sa seule déconvenue. A l’âge du dodécaphonisme, sa musique sembla d’un post-romantisme anachronique et elle resta longtemps mésestimée malgré les efforts que fit Arnold Schoenberg pour qu’elle soit jouée.
Hector Berlioz
Les Troyens : Chasse royale et orage
Frédéric Chopin
Concerto pour piano n°2
Alexander von Zemlinsky
La petite sirène
Louis Lortie piano
Emmanuel Krivine direction
