Jazz
toujours sur le vif

Les jazzmen et jazzwomen du temps présent aiment à se plonger dans l’atmosphère d’un jazz de chambre savamment improvisé, tel le saxophoniste Matthieu Bordenave. Ce qui n’empêche nullement la transe savante du pianiste Aaron Parks, ou la quête des jours heureux du batteur Christophe Marguet. Si le Trio Viret réinvente son histoire sous forme de palimpseste musical, Yaron Herman et Laurent de Wilde savent faire éclater le cadre classique du trio de piano avec contrebasse et batterie.
D’aucuns trouvent matière à renouveau dans la modalité, comme le saxophoniste Sylvain Rifflet, qui navigue entre chant des troubadours et bourdons indiens, ou Jean-Marie Machado, qui associe son piano au saxophone, au violoncelle et au zarb. Un profond désir d’Orient anime la démarche de la saxophoniste Sophie Alour, là où le violoniste Mathias Lévy imagine un luxuriant cadre orchestral pour ses folklores imaginaires.
Les ingrédients de fond peuvent certes changer : alchimie des souvenirs adolescents du rock progressif pour le contrebassiste Yves Rousseau, fragrances poétiques de la jungle ellingtonienne pour la pianiste Leïla Olivesi.
Tout est bon, désormais, pour élargir la palette des émotions, à l’image de ce bel Orchestre national de Jazz, augmenté par les conceptions spectrales de Frédéric Maurin.
Arnaud Merlin