4 + 4 = cinq

Renaud Capuçon, violon
Ancien premier violon du Mahler Chamber Orchestra sous la direction de Claudio Abbado, le premier de cordée des violonistes français s’est investi aussi bien en solo avec les plus grandes formations qu’en fin chambriste avec des partenaires comme Hélène Grimaud, Gérard Caussé, Nicholas Angelich, Jérôme Ducros ou Frank Braley. Né à Chambéry, il a fondé en 1996 à La Ravoire les Rencontres artistiques de Bel-Air où il a accueilli les plus éminents instrumentistes. Plus récemment, en 2013, il crée le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, et devient en 2016 le nouveau directeur artistique du Festival de Gstaad. Au disque, ses concertos de Schumann et Mendelssohn, sous le geste de Daniel Harding, occupent le haut du panier dans une volumineuse discographie. Il joue un superbe Guarnerius « Vicomte de Panette » de 1737.
Daniil Trifonov, piano
Aussi éblouissant quand il donne un récital qu’en tant que partenaire de l’orchestre, le pianiste russe (également compositeur) à l’intelligence musicale hors du commun, happe son public dans tout ce qu’il touche. À trente ans, Daniil Trifonov a remporté le Premier Prix du Concours Tchaïkovski de Moscou et un Premier Prix au Concours Rubinstein. Remarqué en 2011 par Martha Argerich au renommé Concours Chopin, il s’est formé dès ses neuf ans à la très select Académie Gnessine de Moscou. À chacune de ses apparitions, public et critique s’extasient sur ses facultés hors du commun, sur ses mains qui, telles un gracile funambule ignorant les lois de l’apesanteur, voltigent du grave à l’aigu du piano. Si Trifonov est un interprète exceptionnel de Chopin, il s’est aussi illustré, au disque et au concert, dans Rachmaninov, Liszt, Schubert, Stravinsky. Sans oublier Bach dont il a signé tout récemment un émouvant Art de la fugue.
Lucile Dollat, orgue
Lauréate de plusieurs concours internationaux, Lucile Dollat mène une brillante carrière de concertiste à travers l’Europe. Très à l’aise dans un répertoire allant du XVIe siècle à nos jours, elle a à cœur de se produire en soliste, avec l’Ensemble intercontemporain ou l’Orchestre de chambre de Paris, et aime s’allier le concours d’acteurs et de danseurs, avide qu’elle est d’inventer de nouvelles formes de concert. Diplômée du CRR de Saint-Maur, Lucile Dollat poursuit son brillant parcours auprès d’Olivier Latry, Michel Bouvard et Thierry Escaich, au CNSMD de Paris, où elle obtient un master d’orgue avec mention très bien. Titulaire des orgues Cavaillé-Coll de Notre-Dame de la Gare à Paris et de l’orgue de Notre-Dame des Vertus à Aubervilliers, Lucile Dollat fait revivre dans son premier CD, sur le Grand Orgue de la Chapelle royale de Versailles, Balbastre, Piroye et Raison.
Quatuor Ébène
Ils passent avec une facilité déconcertante de Haydn à Debussy et Beethoven qu’ils ont joués pour leur 20e anniversaire sur les six continents. Ce bel éclectisme innerve leurs passionnants enregistrements de Bartók, Beethoven, Debussy, Haydn ou Fauré, comme ces quelques incursions bienvenues dans le jazz et le lied, avec leurs comparses Goerne et Jaroussky. En bonnes fées, le Quatuor Ysaÿe, des maîtres comme Gábor Takács, Eberhard Feltz ou György Kurtág se sont penchés sur ces jeunes pousses prometteuses qu’étaient Pierre Colombet (violon), Gabriel Le Magadure (violon), Marie Chilemme (alto) et Raphaël Merlin (violoncelle). Les résultats n’ont d’ailleurs pas tardé, avec une moisson de prix récoltés de 2004 à 2019. La maturité venue, ils restent attachés aux télescopages programmatiques comme aux invités surprise.
Barbara Hannigan, soprano et direction
Jamais deux sans trois ! En 2019, celle qui incarnait avec humour et décontraction la Girl Crazy de Gershwin, entamait un récit plein de sensibilité de la musique hongroise, de Haydn à Bartók et Ligeti, en mobilisant son aura de chanteuse et ses dons de chef d’orchestre. La saison dernière, elle vous a fait rire aux éclats en convoquant un désopilant bestiaire de Rameau, Ravel, Satie et Saint-Saëns, avec ses complices Degout, Amalric et Chamayou. Dans la foulée, elle vous a ému en dirigeant Christian Tetzlaff dans le Concerto « à la mémoire d’un ange » d’Alban Berg et le Requiem de Mozart. Mais Barbara Hannigan a plus d’un tour dans son sac, notamment lorsqu’elle peut démultiplier, souvent au sein du même concert, ses talents innés de chef, doublés des couleurs vocales moirées du soprano-caméléon.