La clarinette selon Berlioz

De la « Scène aux champs » de la Symphonie fantastique à la « Scène du tombeau » de Roméo et Juliette, de la « Harpe éolienne » de Lélio à la pantomime d’Andromaque dans Les Troyens, Berlioz a su faire de la clarinette l’un des instruments les plus évocateurs qui soient. Il écrit dans son Traité d’instrumentation (1844) :
« Rien de virginal, rien de pur comme le coloris donné à certaines mélodies par le timbre d’une clarinette jouée dans le médium par un virtuose habile. C’est celui, de tous les instruments à vent, qui peut le mieux faire naître, enfler, diminuer et perdre le son. De là la faculté précieuse de produire le lointain, l’écho, l’écho de l’écho, le son crépusculaire. Quel plus admirable exemple pourrai-je citer de l’application de quelques-unes de ces nuances, que la phrase rêveuse de la clarinette, accompagnée d’un trémolo des instruments à cordes, dans le milieu de l’allegro de l’ouverture du Freischütz !!! N’est-ce pas la vierge isolée, la blonde fiancée du chasseur, qui, les yeux au ciel, mêle sa tendre plainte au bruit des bois profonds agités par l’orage ? »