Les inconnus dans la maison
Joseph Joachim, Karen Tanaka et Hélène de Montgeroult

L’histoire a surtout conservé de cet illustre violoniste, l’un des plus fameux et importants du XIXe siècle, sa proximité avec Brahms, dont il créa le Concerto pour violon. Mais c’est oublier que celui qui fut, dès son enfance, comparé à Vieuxtemps et Paganini, composa une poignée d’opus, dont peu sont joués de nos jours. On citera néanmoins des ouvertures (sur Hamlet, par exemple, mais aussi une autre à la mémoire de Heinrich von Kleist), un concerto pour violon dans la manière hongroise, et des pages pour violon et orchestre. On dispose de quelques documents exceptionnels sur le violoniste que fut Joachim, enregistrés quatre ans avant sa mort. (Musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le 8 octobre)
Karen Tanaka (née en 1961)
Cette compositrice japonaise a étudié le piano dès son plus jeune âge. La composition a suivi, qu’elle est venue parfaire à Paris, sous l’égide de Tristan Murail. Mais elle a aussi travaillé auprès de Luciano Berio, à Florence. Éprise de nature et soucieuse d’environnement, Karen Tanaka compose des pages qui s’intitulent, par exemple, Questions of Nature, Tales of Trees, Water Dance. Elle écrit pour l’orchestre, le piano mais compose aussi beaucoup de musique de chambre. Ses pages ont été jouées par l’Orchestre symphonique de la NHK, l’Orchestre symphonique de la BBC, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, ou encore l’Orchestre philharmonique de Los Angeles… ville où elle réside désormais. (Récital d’orgue de Loreto Aramendi, le 24 octobre)
Hélène de Montgeroult (1764-1836).
A la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, cette pianiste et improvisatrice fut la première femme professeure au conservatoire de Paris. Elle laisse plus de 600 pages de musique, dont une large part est dédiée au piano (notamment neuf sonates, des nocturnes…). On se gardera d’oublier son Cours complet pour l'enseignement du pianoforte, riche de dizaines d’exercices, d’études et de thèmes variés. Les succès d’Hélène de Montgeroult restent confidentiels, et pourtant elle annonce Schubert et Chopin. Se remémorant les qualités de son jeu, la peintre Élisabeth Vigée le Brun confie, dans ses Souvenirs, « qu’elle faisait parler les touches. » Destin passionnant que cette musicienne qui s’éteint à Florence, après avoir traversé la Terreur, la Restauration et la Monarchie de Juillet. (Pianomania, le 23 septembre)