Saint-Saëns

L’œuvre fut composée en une semaine à Berne, et créée le 22 mai suivant en l’église Saint-Sulpice à Paris ; elle est de quatre ans postérieure à la Messa da requiem de Verdi. Elle répondait à un vœu d’Albert Libon (1823-1877), ami du compositeur, mort l’année précédente, et qui lui offrait par voie testamentaire la somme de 100 000 francs afin qu’il puisse quitter la tribune de l’orgue de la Madeleine et se consacrer à la composition. Elle fut créée à Saint-Sulpice, quelques jours avant la mort accidentelle d’André (le premier fils du Saint-Saëns, âgé de deux ans et demi) sous la direction du compositeur lui-même, avec Charles-Marie Widor à l’orgue. Un mois et demi plus tard, Saint-Saëns perdait son autre fils, Jean-François, mort de maladie à l’âge de sept mois. « Seul grand requiem français entre celui de Berlioz (à qui il ne doit rien) et celui de Fauré (écrit dix ans plus tard, et qui lui doit beaucoup), le Requiem de Saint-Saëns est sans doute la plus fervente, la plus recueillie, de toutes ses œuvres religieuses », écrit Jean-Alexandre Ménétrier.
F. H.