Suivez le guide !

J’ai découvert la musique en partie grâce à la danse, avec des œuvres de Prokofiev et de Tchaïkovski. L’impulsion est venue de l’Orchestre national de Lyon, qui m’a proposé de concevoir un spectacle. J’ai eu l’idée d’adapter mon expérience de C’est pas sorcier* à la scène. J’ai fait de mon ignorance un avantage, un outil de travail ! C’est ma curiosité qui a guidé le scénario. Je me suis beaucoup documenté, et j’ai eu la chance de réaliser ce rêve, qui a été de travailler directement avec les orchestres.
À quoi ressemblera le Petit Guide illustré de la grande musique ?
Avant tout, ce sera un concert. Je tiens à ce qu’il y ait davantage de musique que de jeu. J’ai imaginé deux personnages : le mien, c’est celui d’une dessinatrice. Le second personnage, dont on n’entendra que la voix, et qui sera interprété par Françoise Carrière, me permet d’avoir un antagoniste avec lequel parler, me chamailler, et auquel poser des questions ! Pendant que je griffonnerai sur un chevalet, on apercevra en grand, au-dessus de l’orchestre, les dessins de Gala Vanson.
Comment allez-vous travailler avec l’Orchestre National de France ?
On m’a prévenu : « Ce sont de très grands instrumentistes, ils peuvent jouer tout ce que tu leur demanderas ! » Mais je veux aller au-delà, et marier l’aspect musical et l’aspect théâtral. C’est pourquoi il est précieux pour moi d’avoir la voix de Françoise Carrière, qui permet d’ajouter de l’humour, une touche d’absurde, et qui va aussi attirer notre attention sur les particularités d’une œuvre au moment où celle-ci sera jouée.
Comment les enfants reçoivent-ils la musique classique ?
Si on leur en fait écouter à la maison, comme on mettrait du blues, du rock ou de la salsa, je pense qu’ils adorent ça, parce qu’ils l’écoutent sans préjugés. C’est nous, adultes, qui avons créé ces a priori sur cette musique qu’on appelle savante. Je le vois bien chez moi : sans qu’ils s’en rendent compte, mes enfants sont devenus complètement fan de Beethoven !
L’expérience de l’orchestre, c’est une osmose entre un grand nombre de musiciens…
Quand tout d’un coup, trente, cinquante, cent musiciens jouent ensemble, et produisent quelque chose de non seulement audible, mais de vraiment magnifique, le résultat paraît magique. Même quand on sait l’immense travail qu’il y a derrière, ça reste magique. Assister aux répétitions est quelque chose d’inouï. Je vais de découverte en découverte, et c’est précisément ce que je veux partager : une passion nouvelle pour moi, et dont je n’ai pas encore trouvé la limite.
Propos recueillis par Gaspard Kiejman
* Émission scientifique destinée aux enfants et diffusée jusqu’en 2014 sur France 3.