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L’Envolée musicale de Jean Bazaine
Réalisée en 1963 par Jean Bazaine, cette mosaïque de 47 m2 se trouve dans le foyer des artistes des studios de musique. Bazaine a utilisé diverses sortes de tesselles, posées souvent de façon inclinée avec des joints en ciment larges de façon à intensifier la réflexion de la lumière ainsi qu’à donner au mur comme un volume et une sorte de mobilité.
« Rugueuse, pressée en ses rythmes qui évoquent la forêt, l’écorce, la roche travaillée par l’onde et les sols ouverts sous le soc de la charrue, la mosaïque de Bazaine accroche la lumière, s’impose avec une sorte de curieuse insistance », disait l’historien d’art Jean-Jacques Lévêque.
L’artiste a créé des ensembles bleus, violet, roses/violets, jaunes et beige. Lorsque l’on s’approche, l’on découvre que chacune de ces formes a été composée à l’aide de plusieurs couleurs. Particulièrement sensible à l’expressivité des matériaux, Jean Bazaine utilise des tesselles de tailles et des formes différentes conférant ainsi à la mosaïque un aspect vibrant et dynamique.
Jean Bazaine explique qu’il a réalisé cette mosaïque avec le concours de mosaïstes de Ravenne (Italie) : « J’ai réalisé cette mosaïque en collaboration avec Melano et Guardigli en 1963. J’avais tenu compte, dans la composition de la maquette, de l’orientation, de la dimension de la salle et de l’inclinaison du plafond. »
De longues semaines ont été nécessaires à l’artiste pour réaliser la mosaïque puisque, selon la volonté de Jean Bazaine, chaque élément est orienté de manière à suivre la lumière : « Le travail, qui s’est fait directement sur le mur, a duré quatre mois. Nous avons utilisé non seulement des émaux, mais diverses sortes de pierres, marbres, onyx et même dalles de verre, pour obtenir plus de richesse et plus de profondeur. La dimension de ces divers éléments est volontairement inégale (de 2 à 4 cm en moyenne) et de toute façon assez grande pour que l’ensemble garde son caractère monumental. L’enduit de ciment est, lui aussi, inégal, et chaque pierre orientée suivant la lumière, pour donner à la surface son maximum d’intensité et de vie. »
La pose a été réalisée avec l’aide d’un appareil de projection placé sur l’escalier.
Formé à la sculpture par Landowski aux Beaux-Arts de Paris, Jean Bazaine abandonne complètement la sculpture pour la peinture à partir de 1924. Il réalise des mosaïques pour le paquebot France en 1960, ainsi que pour le siège de l’Unesco en 1961.
L’Envolée musicale de Jean Bazaine est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 2018.